La radicalisation est un sujet d’actualité : face à quelques personnes tentées ou engagées dans un durcissement intégriste de la religion musulmane, il est important de se rendre compte que les causes de ce phénomène qui touche des jeunes français d’origine étrangère ou des récents convertis dans des familles aux racines chrétiennes desséchées ne sont pas avant tout religieuses mais spirituelles.
Dans le grand vide spirituel de notre société laïque qui relègue la religion à la sphère privée et qui suggère une désertification de l’âme humaine, beaucoup de jeunes aspirent à d’autres horizons. La jeunesse à soif d’absolu, d’idéaux qui ne peuvent être honorés dans la dimension horizontale de la vie, dans un vivre ensemble très individualiste, dans un matérialisme déshumanisé. La religion est un prétexte : la soif spirituelle est le véritable alibi.
Soigner les personnes entraînées dans les impasses d’un fanatisme religieux dans des « centres de dé-radicalisation » sans proposer un idéal nouveau à une jeunesse en manque de spirituel : c’est l’assurance d’un échec évident.
Dans ce chantier là, les chrétiens ont une carte à jouer et un chemin à proposer : le radicalisme évangélique qui propose un chemin exigeant de conversion et de sainteté dans le droit fil du message de Jésus : « Une seule chose te manque : va, vends ce que tu possède, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor au ciel. Puis viens et suis-moi ! » (Evangile de Marc 10, 17-30) Les saints François d’Assise, les Dominique, les Vincent de Paul ou les Ste Thérèse du XXI° siècle sont les égéries anti-radicalisation à imiter ! Il faut peut-être inventer de nouveaux chemins de radicalité évangélique pour notre époque.
La radicalisation fanatique ne peut pas être arrachée du cœur des gens éblouis par le funeste dessein de l’impasse terroriste sans que les chrétiens d’hier et d’aujourd’hui en France redécouvrent le trésor évangélique. Là se trouve le fondement de l’amour du prochain dans l’amour du Dieu. La négation de Dieu se traduit tôt ou tard la négation de l’Homme. Le fanatisme terroriste en est l’illustration et l’expression actuelle, pour des jeunes qui cherchent une transcendance dans une société désenchantée.