Voici le témoignage d'une maman résidant dans ma paroisse et racontant les circonstances de la naissance de son 3ème enfant. La grandeur de Dieu, la force la prière... Quel bonheur de lire ce récit !
Bénissez Dieu et célébrez-le devant tous les vivants pour ce qu'il a fait pour vous ! Il est bon de bénir et de chanter son Nom. Faites connaître à tous les hommes les actions de Dieu comme elles le méritent. Ne soyez pas lents à le célébrer. Il est bon de tenir caché le secret du roi, mais les œuvres de Dieu, il faut les célébrer et les révéler. (Tobie, 12, 6-7, paroles de l'archange Raphaël.)
Il y a un an maintenant, mon mari David et moi désirions avoir un troisième enfant, mais ce projet nous paraissait compromis par une maladie que j'avais contractée quelques années auparavant.
Nous nous sommes donc tournés vers notre Maman du Ciel, nous rendant dans un sanctuaire proche de chez nous pour lui remettre notre projet. Nous nous sommes engagés à nous rendre en famille à Fatima au Portugal, et chacun, petits et grand, a posé sa main sur moi pour demander ma guérison et la venue d'un enfant.
Petit à petit, les symptômes gênants ont diminué, mais ce n'était pas fulgurant ! Ils revenaient parfois en force et j'ai dû exercer ma foi pour croire en cette guérison car j'étais bien persuadée que seul Dieu guérit, qu'Il peut tout et qu'il faut tout attendre de Sa grâce. Je répétais : « Je crois que Tu me guéris, je sais que Tu me guéris, j'ai confiance en Toi ! » Et j'implorais le Seigneur de fortifier ma foi. Finalement, la maladie a vraiment disparu et je suis tombée enceinte. Gloire à Dieu !
Devant ce miracle, nous étions tous convaincus que ce projet était celui du Seigneur pour notre famille et qu'Il veillait sur nous comme un bon Père. Nous sentions sa présence aimante et celle de Marie notre mère.
Mais voilà que la première échographie vint bouleverser notre équilibre. La sage-femme me demande de revenir pour vérification puis nous envoie en urgence à l'hôpital pour rencontrer un spécialiste. Le Ciel semble nous tomber sur la tête. Le lendemain, le médecin nous rassure, tout en nous fixant un rendez-vous le mois suivant. La veille, j'avais demandé un texte au Seigneur, et Il m'avait donné la guérison de l'enfant du centurion dans l'évangile de Matthieu. L'épreuve avait été de courte durée. Ouf !
Ayant été rassurée, je me rends donc seule à l'échographie de contrôle, et là, patatra, le médecin m'apprend que notre petit garçon a une malformation au cerveau, qu'à un endroit, les deux hémisphères ne sont pas séparés, que cela va empêcher un développement normal et qu'on ne sait pas quelles seront les conséquences mais que cette maladie appelée « holoprosencéphalie » est une malformation «sévèrissime ». Elle me dit que peut-être mon fils ne communiquerait jamais, ne marcherait jamais, qu'il serait polyhandicapé, qu'il risquait d'avoir un handicap moteur et /ou mental, des problèmes neurologiques, etc. Le choc est violent et je suis seule pour l'entendre : nous n'avions pas jugé utile que David manque son travail pour m'accompagner. Grave erreur... Je sens pourtant à l'intérieur de moi, tout au fond, comme une grande paix, la présence de Marie qui me rassure et qui me donne la grâce, sans réfléchir, de donner mon « oui » au Seigneur : « Qu'il soit fait selon Sa volonté » ! Quand le docteur m'annonce que je peux interrompre cette grossesse à n'importe quel moment pour raison médicale (j'ignorais que cela était autorisé par la législation française), je n'hésite pas une seule seconde et je sais que David n'hésitera pas non plus : c'est non. Nous ne sommes pas les maîtres de la vie, nous accueillons ce que le Seigneur nous donne, en croyant qu'« Il fait tout concourir au bien de ceux qui l'aiment », même quand on n'y comprend plus rien du tout. On ne va pas changer sa foi au moment de l'épreuve et ne croire en Dieu qu'au moment où tout va bien et que le Mal semble ne frapper « que » les autres ! Je n'ai aucun sentiment de révolte et m'abandonne à la volonté de Dieu tout en laissant couler mes larmes, abondamment, sur le chemin du retour.
L'annoncer à David n'est pas une mince affaire... Comment le lui dire sans m'effondrer, sans que les enfants s'en rendent compte ? Je prends sur moi et essaie d'être objective et rapide. Pour mon mari, la nouvelle est rude et il lui faudra un bon mois pour sortir de son isolement émotionnel. Nous sommes chacun dans notre douleur et lui n'a même pas idée de la mienne puisque je ne la lui ai pas exprimée. Il pense que ma foi est grande et que je ne souffre pas trop. Mais comment pourrait-il le deviner? Jusque là, nous avons vécu cette épreuve comme des individus isolés et pas vraiment comme un couple soudé.
Mais le Seigneur nous travaille et nous prions ensemble, nous avons ainsi tout les deux la ferme conviction que l'attitude qui plaît à Dieu en cette occasion n'est pas de Lui demander un miracle en déclenchant un Jéricho de la prière, mais bien de Lui dire, à deux, que nous désirons faire Sa Volonté, quelle qu'elle soit, que nous ne doutons pas de Sa Puissance, ni de Son Amour et que nous savons qu'Il fait des merveilles même au travers de la maladie. Nous sentons que notre douleur et notre amour envers cet enfant pas comme les autres sont source de grâces pour nous et pour le monde et que le Seigneur nous demande de prendre part à sa croix. Mais il nous fait sentir en même temps combien la souffrance porte du fruit quand elle est vécue avec Lui et en Lui. Nous prenons le temps de dire notre « oui », ensemble, à ce plan d'amour de Dieu. La force m'habite et cohabite avec la douleur. Quant à David, il chemine pour apprendre à se laisser faire et se laisse prendre par la main par Saint Joseph. J'apprends que Jésus est mon rocher, que c'est sur Lui que je dois m'appuyer et que je dois prier pour mon mari jusqu'à ce que lui aussi puisse être un soutien pour moi. Je confie tout cela au Seigneur et à ma Mère dans l'espérance.
Le pèlerinage à Fatima arrive, c'est un temps de grâce ! Nous nous sentons plus proches et nous offrons notre épreuve « pour l'amour de Jésus, la conversion des pécheurs et en réparation des offenses commises contre le cœur immaculé de Marie ». La communion des Saints est si puissante ! C'est bien ce que la Reine du Rosaire apprend aux jeunes pastoureaux. Nous prions aussi particulièrement pour tous les enfants qui n'ont pas pu naître, surtout pour ceux dont on n'a pas voulu parce qu'ils étaient mal formés, et nous demandons à notre Mère de les accueillir comme ses propres enfants, car si le mal est immense, son amour est plus immense encore ! Nous espérons et nous sommes persuadés que Son Cœur Immaculé triomphera.
A Fatima, nous fixons le jour de Ste Anne et St Joachim pour consacrer notre enfant à Notre Dame, c'est un temps fort et le Ciel nous a préparé des surprises : le texte du jour raconte les miracles du prophète Élisée. Nous pensions justement donner ce prénom à notre fils sans en être bien sûrs. C'est une confirmation pour nous et nous nous rappelons que ce prénom signifie « Dieu aidera ». Nous sommes touchés par ce signe qui s'accompagne du choix du texte : le récit raconte en effet comment le prophète ressuscite le fils mort de la Shunamite (2, Rois). Une fois de plus, le Seigneur nous semble très présent et très miséricordieux. Cependant, tout comme la Shunamite avant le miracle, je ne comprends plus rien. Dieu lui avait donné un fils par l'intercession d'Élisée sans qu'elle ne le demande, puis le lui avait repris : pourquoi donc ? Quant à moi, je pense qu'Il m'a guérie pour que j'accueille cet enfant, qu'Il m'a exaucée mais qu'Il me le confie malade... Mais qui suis-je pour juger Dieu ?
Les échographies se poursuivent tous les mois, nous espérons toujours que peut-être, au retour de Fatima, il y aura un changement. Pas du tout. Le dernier rendez-vous a lieu le 13 octobre, jour du miracle du soleil ; là encore, rien. Mais nous avons vécu tous ces rendez-vous ensemble, nous avons partagé, nous nous sentons plus unis et plus forts. Nous prions toujours avant et après chaque visite à l'hôpital et nous offrons tout au Seigneur par les mains de Marie.
La fin de la grossesse approche et nous ne sommes pas encore sûrs du prénom, nous demandons encore au Seigneur de nous éclairer : nous prions ensemble. C'est très clair, David ouvre la Bible et tombe sur le prénom entendu à Fatima et pressenti de longue date : « Élisée, Dieu va aider ». Je voudrais une confirmation, je demande à Dieu si c'est bien ce qu'Il désire (je suis un peu dure d'oreille!) et Lui demande un texte qui me montre qu'Il veut vraiment nous aider. Ouvrant la Bible, je tombe à nouveau sur la guérison de l'enfant du centurion, avec cette phrase choc en guise de conclusion : « Qu'il t'advienne selon ta foi ! ». Nous sommes touchés par la bienveillance du Seigneur et faisons le lien entre ces trois textes reçus, ce prénom qui s'impose. Nous sommes un peu perdus. D'un côté nous sentons qu'il est bon d'accepter le plan de Dieu sans demander le miracle, de l'autre, Il ne cesse de nous dire qu'Il veut guérir notre enfant. Nous prions. Si le Seigneur nous dit par trois fois qu'Il veut guérir notre enfant, ne soyons pas sourds, répondons-Lui. Nous ne demandons rien d'autre que Sa Volonté et si Sa Volonté c'est de guérir notre fils, il faut Lui dire que nous sommes d'accord, non ?
Bouleversés par cette éventualité, qui est une relecture des paroles que le Dieu des Victoires nous a données tout au long de la grossesse et en complet désaccord avec les pronostics des médecins,nous exerçons notre foi.
Le 24 octobre, jour de la St Raphaël dans le calendrier traditionnel que nous suivons, les contractions commencent. Elles vont durer pendant dix heures puis s'arrêter peu avant minuit. C'était un pré-travail qui fera dira à David plein de foi que nous avons reçu la visite de l'archange qui est venu guérir Élisée encore dans mon sein. Nous décidons de lire le texte de la messe du jour : L'archange Raphaël y explique : « J'ai été envoyé vers toi pour te mettre à l'épreuve. Mais dans le même temps Dieu m'a envoyé pour te guérir. » Nous pensons fermement que Dieu s'adresse à nous, qu'Il s'est penché sur nous, que nous devons Le croire sur parole. Nous partageons cela, bénissons le Seigneur et Lui demandons de faire grandir notre foi. Le 26 octobre, quand Élisée arrive enfin, nous découvrons un enfant plein de vie. Il ouvre les yeux dès les premières minutes, regarde partout, tète efficacement, prend son pouce puis son index. C'est une vraie démonstration de force ! Le lendemain, nous l'observons relever sa tête et pousser sur ses bras.. !
La sage-femme le trouve en pleine forme et le médecin, le 8e jour, ne voit rien à redire. Il nous rappelle tout de même que peut-être, plus tard, nous découvrirons qu'il a du retard dans les apprentissages... Mais nous, nous savons en qui nous avons mis notre foi et nous pensons que « ce que Dieu a promis un jour, Il est assez puissant pour l'accomplir » ! Nous apprenons à nous fier bien plus à la parole de Dieu qu'aux diagnostics des médecins. C'est Lui notre espoir et notre sécurité. Même s'il est plus difficile de croire en Sa promesse que dans la science, nous savons que chaque chose doit être remise à sa place et que Dieu doit occuper la première. « Avançons en eau profonde ».
J'avoue pour ma part que j'ai parfois l'impression de boire la tasse quand je me fie à mes repères habituels, comme lorsque Pierre, marchant sur l'eau, a eu peur et qu'il s'est mis à couler. Quand la tentation vient et me pousse à m'inquiéter pour le futur, je me redis : « Je crois que Tu l'as guéri, je sais que Tu l'as guéri, j'ai foi en Toi ! », « Seigneur, fais grandir en moi la foi ! ». Et puis, Dieu donne toujours en abondance et maintenant, quand j'ai peur, je peux le dire à mon mari et lui m'écoute. Il me console et nous implorons et bénissons le Seigneur ensemble !
Bénissez donc le Seigneur sur cette terre et célébrez Dieu. Voici que je remonte vers celui qui m'a envoyé. Mettez par écrit tout ce qui vous est arrivé. (Tobie, 12, 20, paroles de l'archange Raphaël)