Un sondage montrerait que la génération actuelle des 18-25 ans en France serait plus fervente, plus pratiquante que la précédente. En tant que prêtre, je perçois une grande indifférence ultra-majoritaire, plutôt bienveillante de ces jeunes. Ce qui m’interpelle bien plus, c’est de constater, via les réseaux sociaux, les confidences, ou les témoignages qu’un certain nombre de jeunes cathos, à la messe le dimanche n’ont pas forcément la moralité qui devrait convenir à un chrétien responsable de ses actes et de son comportement.
Tels ces jeunes gens bien cathos qui, le vendredi soir, en région parisienne, participent dans une boite de nuit branchée de la Capitale à un concours public de fellations sans hésitation, et n’hésitent pas à aller communier dimanche matin à la messe paroissiale. Je pense aussi à cette jeune fille qui venait de faire sa confirmation, et qui couchait avec tous les garçons de sa classe… De telles pratiques sexuelles sont-elles compatibles avec la dignité promue par Jésus ? Je pourrais évoquer évidemment la consommation de drogues, d’alcool, ou même le fait de gagner de l’argent de manière pas très catholique…
Le divorce entre sexe et amour est consommé depuis longtemps dans notre société, on le sait bien. Aujourd’hui, on tient à sa réputation, pourtant on est capable aussi d’agir, par facilité ou par habitude, en contradiction avec ses convictions, sa conscience ou simplement le bon sens…Sans d'ailleurs voir où est le problème... On s'amuse, on pleure, on rit, il y a des méchants et des gentils.. Juste par défi, ou simplement pour faire éclater le carcan dans lequel on se croit enfermé. Le Mal est sans doute en train de contaminer la moralité des catholiques. Bien évidemment, cela ne touche pas que les jeunes, le vendredi soir… Nombre de catholiques de toutes générations n’ont aucun scrupule à agir de manière odieuse, malhonnête, insensée, immorale, laissant un contre-témoignage parfois scandaleux !
Fort heureusement, je croise aussi des jeunes croyants qui sont lumineux dans leur foi, mais aussi lumineux dans leur vie quotidienne ! Ils n'hésitent pas à nager à contre-courant. Ils sont les saints du XXI° siècle !
Chacun est capitaine de son âme. Mais la liberté suppose aussi la conscience. Agir avec discernement, cherchant une vraie et humble lucidité, sans éviter tous les pièges du péché, est sans doute le début de la solution. Pour cela, il est sans doute bon d’évaluer régulièrement, et pourquoi pas dans un accompagnement spirituel ou dans la confession, sa façon de vivre, ses attitudes et ses comportements… Celui qui prétend être disciple de Jésus doit accepter de se remettre en cause, dans ses attitudes contraires à l’évangile de manière flagrante, mais aussi dans tous les choix, petits et grands qui requièrent un vrai combat pour rester "dans le monde, sans être du monde !"