Il serait mal venu, pour le nouveau curé que je suis, de mélanger les choses : vie matérielle et vie spirituelle. Argent et sainteté ne font pas forcément bon ménage. Pourtant, à l’occasion des fêtes de Toussaint, je dois vous exprimer mon interrogation concernant la situation matérielle de la paroisse. De lourds investissements ont été exécutés ces dernières années sur les bâtiments paroissiaux (Ste Cécile, Bois Redon) et c’est heureux qu’ils aient pu se réaliser. Mais, reste que les dons (quêtes, denier de l’Eglise, souscriptions…) sont en baisse : le nombre de donateurs au Denier de l’Eglise diminue, même si la générosité des fidèles est au rendez-vous. Aider l’Eglise, matériellement, c’est lui permettre d’exercer sa mission dans le carmausin pour la sanctification des hommes qui désirent suivre le Christ.
Dans la vie spirituelle, la sainteté est une aspiration inhérente à tout chrétien digne de ce nom : point n’est question de perfection coincée, de vie étriquée, mais de projet de vie qui s’enracine dans l’amour du Christ, l’amour du prochain, et dans une vie qui rayonne, une vie qui ait l’odeur de l’Evangile ! Notre générosité à DONNER, en argent, en bénévolat, en attention au prochain, ne peut jamais être séparée du désir de NOUS DONNER au Christ : « Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. » (1 Jean 3, 16) La véritable sainteté ne nous extrait pas des réalités humaines et matérielles, de notre vie quotidienne ; elle s’enracine en elles et nous y conduit sans cesse !
Etre saint, en définitive, n’est-ce pas essayer de ressembler au Christ en devenant de mieux en mieux nous-mêmes, au travers de la vie de ce monde ?