Mon cher Jean-Philippe,
En ce jour de la naissance au ciel de ton grand-père, permets-moi de t’adresser ces quelques lignes. Qu’elles soient pour toi signe d’amitié et expression de foi devant la douleur d’une séparation. La mort d’un proche est toujours une épreuve. Puissent ces quelques lignes, mots dérisoires mais pleins d’amitié, t’aider à avancer dans la lumière de la foi.
On entend souvent dire par des mal croyants ou des incroyants que la foi est un moyen facile de se rassurer, d’accepter l’épreuve et la mort et de la regarder de manière plus sereine. La foi serait comme une assurance tous risques qui prendrait naissance de notre peur devant la mort.
Ceux qui disent cela ne savent pas ce qu’est la foi. Ils voient la relation à Dieu comme un lien naturel avec Dieu. « Je crois en Dieu… je pense qu’il y a bien quelque chose après la mort. »
Quelque chose… la foi serait de l’ordre d’un utilitaire comme un logiciel sur l’ordinateur qui permet d’accomplir certaines tâches lorsque survient un problème ou un travail particulier. Dieu serait le joker que l’on sortirait de son jeu lorsque une difficulté adviendrait.
Pour moi, la foi, et la confiance que je mets en Dieu est d’abord enracinée sur Jésus-Christ. Dieu n’est pas un lointain personnage qui nous bénirait ou nous donnerait ce dont nous avons besoin, quand nous en avons besoin.
Dieu n’est pas quelque chose après la mort. Dieu c’est Quelqu’un. Dieu a un nom et un visage : celui de Jésus-Christ. Ma foi ne consiste pas à croire à un possible éventuel dans l’au-delà, mais en la présence réelle de Jésus chaque jour et dès aujourd’hui. Il s’agit de découvrir le visage de Dieu dans l’aujourd’hui de ma vie. Ma foi n’est pas un utilitaire en cas de mort ou de maladie, qui servirait de roue de secours dans les tourments de mon existence. Elle est un attachement quotidien à la présence vivante de Dieu qui me fait signe par Jésus.
Jésus m’a appelé par mon nom. Il a choisi de me prendre par la main. Et il marche avec moi sur la route, les jours clairs comme les jours sombres. Ma vie est un perpétuel apprivoisement de sa présence et un chemin difficile où le Seigneur m’invite à prendre la main qu’il me tend chaque jour. Et cette main tendue, que je choisis, que je lâche parfois aussi, elle me conduit « vers les eaux tranquilles » où le Seigneur veut me faire revivre (Psaume 22). Cette main de Dieu me saisit et m’entraîne jusque dans l’éternité. C’est la promesse de Jésus.
Lorsque je sais découvrir la présence vivante et pourtant si cachée de Jésus dans ma vie, je ne peux qu’être sûr et certain que cette présence du Seigneur me conduit bien au-delà de moi-même jusque dans la vie éternelle.
La foi n’est plus une « rassurance » incertaine, mais un chemin où le Seigneur me précède et me conduit puisque c’est « lui qui a les paroles de vie éternelle ».
Avec mon amitié et ma prière.