On parle facilement de liberté dans notre monde. La liberté de conscience est un acquis du concile Vatican II pour les catholiques. Les intégristes la remettent en cause, me semble-t-il bien plus que la revendication du latin car c’est un chemin qui peut se révéler dangereux pour ceux qui comprendraient mal de quoi il s’agit. Il est facile de baser sa liberté sur un choix subjectif : " j’ai envie de faire ceci ou de vivre comme cela : c’est mon choix ! Je suis libre. Et si je te dis cela, c’est parce que je suis sincère !"
La référence à un « bien » ou un « mal » objectif, à une norme morale est désormais affranchie dans notre société : la conscience individuelle serait donc cette instance de décision souveraine qui pourrait agir sans se préoccuper d’une référence extérieure plus objective ? Nos seuls choix, inspirés par les désirs ou un choix du moment seraient donc la norme ! Ces choix qui peuvent tout à fait être remis en cause ultérieurement si on a changé d’avis ou si on a évolué…
Un choix de conscience est avant tout un choix qui se fie à une instance supérieure, mais qui est intérieure, à une norme plus objective que notre seul sentiment. Ces choix doivent orienter notre vie foncièrement vers le Bien, sinon ils ne sont pas justes. Parfois, ces choix de conscience peuvent s’opposer à une loi, qu’elle soit loi républicaine ( on parle d’objection de conscience) ou loi de l’Eglise. Des choix injustes, des choix approximatifs sont parfois le résultat de nos aveuglements. Nous pensions bien agir, et nous nous sommes fourvoyés. L’important est d’avancer et de sortir des ornières de nos choix aveugles, afin que progressant sur le chemin du vrai Bien, nous arrivions à de vraies conversions dans nos idées, nos convictions, et nos actes.
Une conscience éclairée, qui prend soin de réfléchir avant d’engager sa vie sur un chemin douteux l’est d’autant mieux qu’elle a suivi ce qui est beau, bon et bien ! La lucidité de nos choix est toujours à parfaire : n’oublions jamais que, croyants, l’Esprit-Saint travaille tous les cœurs, et que le cœur qui se tourne vers lui-même se tourne aussi vers Dieu, souvent sans en avoir conscience ! La conscience est un sanctuaire sacré, rien ne lui est supérieur, pas même la loi !