St Jean-Marie Vianney, dans la campagne lyonnaise, mais aussi St Jean Bosco dans les banlieues ouvrières de Turin, mais aussi St François d'Assise, dans une autre époque où l'église avait pignon sur rue, mais avait sans doute un peu perdu le sel de l'Evangile... Chacun de ces témoins me donne es clés pour vivre mon minsitère de prêtre aujourd'hui en 2010 !
Quelques une de ces clés :
- La JOIE. La joie de servir le Seigneur dans ses frères, de devenir "pin parasol" et non "saule pleureur", de reconnaître la fidélité de Dieu qui s'exprime, non dans les bourrasques décoiffantes, mais dans le souffle ténu d'une brise légère. Dieu est fidèle : toute la vie du curé d'Ars laisse transpirer la fidélité de Dieu face aux pauvretés humaines du bonhomme. Et c'est cette joie, celle vécue dans l'Esprit, emplie de la vraie charité évangélique qui touchait les coeurs et convertissait les pécheurs.
- L'ESPERANCE. Eduquer, passion d'espérance... Tel était le slogan de l'Enseignement catholique. Mais ça aurait pu être celui de St Jean Bosco. Comment ne pas se décourager face à l'indifférence : l'amour n'est pas aimé, et les hommes d'aujourd'hui semblent tranquillement décidés à sacrifier l'Evangile sur l'autel de la consommation et du bien-être immédiat. Mais voilà, les messagers sont fatigués, mais le message de François d'Assise, qui a changé la face de l'Eglise et du monde, reste pertinent et sacrément d'actualité.
- L'EGLISE. Comment imaginer un instant pouvoir demeurer chrétien sans ceux qui vont me permetre de remettre en cause mes valeurs, mes acquis, mes attitudes, mes manières d'agir ou de penser. Aimer l'Eglise comme une mère, parce qu'elle porte l'Evangile depuis 2000 ans, et que ma fidélité est ordonnée à celle de ceux qui sauront me soutenir, m'accompagner, me bousculer, me relever, et me redire la fidélité de Dieu si je venais à en douter. L'amour de l'Eglise a poussé le curé d'Ars à revenir dans sa paroisse, après une tentation de fuite... Je veux aimer mon Eglise, si imparfaite et pourtant si belle, dans ses diversités !
- LA FOI : mettre en premier et au desus de tout, la certitude évangélique que Dieu est présent dans le coeur de tous les hommes. DE TOUS ! Du plus petit au plus grand, du plus croyant au plus éloigné de mes idées... Que tout homme est un frère, capable de Dieu, capable d'aimer l'amour, capable de faire de sa vie la plus belle réponse qui soit, pour que l'amour sauve le monde par lui, en Jésus-Christ ! Donner priorité à l'être sur le faire, à vivre d'abord intensément, passionnément, surtout dans les sommets que sont l'Eucharistie et la confession, comme St Jean Marie Vianney, comme St François. Ainsi, je pourrai être plus transparent à Jésus, et il pourra mieux agir avec mes mains, mes yeux, mon coeur !
- LA VERITE. on peut se mentir à soi-même, on peut avoir l'illusion d'être dans la vérité, et justement se planter royalement par nos certitudes ! On peut dialoguer avec d'autres croyants, mais sans jamais renier la vérité. Chacun doit chercher au fond de sa conscience à répondre à la Vérité. Non celle que l'on possède, mais celle qui nous enveloppe dans son manteau de lumière et de sérénité. Non la vérité triomphante et écrasante, mais la vérité humble et lumineuse qui fait aimer ! La vérité sur soi : qui suis-je ? Qu'est-ce que je cherche vraiment ? Qu'est-ce qui donne du poids à ma vie ? La vérité sur l'autre : comment aimer sa différence ? Comment le respecter dans ce qu'il a d'unique ? La vérité sur Dieu : celui dans la main de qui je repose, sans jamais pouvoir mettre la main sur Lui !
J'aime le Christ qui a les paroles de vie éternelle. J'aime son message qui m'invite à l'humilité et à la gratitude. J'aime ce Dieu qui m'invite à devenir moi-même en demeurant dans son amour. J'aime l'Eglise qui me montre une route, exigeante et lumineuse. J'aime ce monde dans lequel il faut livrer combat, avec le Christ victorieux, pour que gagne l'amour sur la mort, pour que gagne la lumière sur les ténèbres !