Avec la pénurie de prêtres qui s’annonce dans notre vieille Europe, il faudra bien un jour que les chrétiens (et peut-être même les autres…) prennent la mesure, non seulement des changements à vivre au sein de l’Eglise, mais aussi des conversions à opérer dans leur foi, s’ils veulent continuer de vivre l’Evangile.
Certes, on devrait toujours arriver à trouver une messe dans les 30 kms à la ronde, au moins dans les 20 ans qui arrivent. Il sera par contre beaucoup plus compliqué de se confesser ou de se marier à l’église. Le viatique ou le sacrement des malades arriveront sans doute trop tard : remarque, ça tombe bien, finalement, beaucoup de chrétiens ont mis ces sacrements aux oubliettes… Les communautés chrétiennes devront bien se passer du ministère de proximité du prêtre, et compter sur lui pour les accompagner dans la foi, et les mettre en lien les uns avec les autres. Toutes les tâches de gestion, d’administration, d’organisation pour la catéchèse, le soutien aux malades, pour la liturgie, tout cela devra être pris en charge par les chrétiens, sinon ça s’évanouira. Il est des hypothèses qui paraissaient invraisemblables quelques années en arrière, et qui sont en train de se réaliser.
Les années qui viennent vont être décisives : la vie de l’Eglise ne tient pas au nombre de prêtres, et à leur seul ministère. Pourtant, c’est bien sur les ministères ordonnés, que se construit la vie chrétienne, au travers des sacrements.
L’Eglise embauche, mais les candidats sont peu nombreux, les postes à pourvoir n’attirent pas. Une affaire de salaire, de célibat, de conditions de travail ? Non, simplement une affaire de foi : la foi de l’Eglise qui manque sans doute à nombre de communautés qui ne savent pas manifester leur désir que les prêtres puissent encore leur donner la vie de la grâce ! Prions et agissons pour les vocations.