S’il est un chantier dans la vie de l’Église dont on ne parle guère qu’une fois dans l’année, c’est bien l’Unité des chrétiens. On confond parfois œcuménisme et dialogue interreligieux. La dialogue œcuménique nous met en lien avec des frères chrétiens protestants, orthodoxes.
Dès le début de son pontificat, le pape Benoît XVI a fait de l’Unité des chrétiens un chantier prioritaire. Les débats théologiques et les sensibilités spirituelles empêchent parfois de voir des avancées sur le chemin de l’Unité. Pourtant, si nous pensons que l’unité des disciples de Jésus est facultative, secondaire ou même inutile, ou qu’il suffit que tous les chrétiens deviennent catholiques, nous commettons une erreur de jugement grave et inquiétante.
Les chrétiens divisés sont le plus flagrant contre-témoignage opposé à l’Évangile. Nous annonçons le message de Jésus, avec des voix discordantes, alors que nous proclamons que c’est le Christ qui vient « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés ». (Jn 11, 51) Le vrai dialogue est une fleur de l’espérance, et un fruit de la charité.
Il est donc urgent de faire avancer l’unité des chrétiens, en découvrant la richesse et la grandeur du témoignage de tous les chrétiens. Le vrai dialogue est exigeant . Il me semble que Albert Camus, dans ses Écrits politiques résume bien l’esprit qui doit nous habiter et conduire notre prière et notre action en faveur de l’unité : « Je n’essaierai pas de modifier rien de ce que je pense, ni rien de ce que vous pensez (pour autant que je puisse en juger) afin d’obtenir une conciliation qui nous serait agréable à tous. Au contraire, ce que j’ai envie de vous dire aujourd’hui, c’est que le monde a besoin de vrai dialogue, que le contraire du dialogue est aussi bien le mensonge que le silence, et qu’il n’y a donc de dialogue possible qu’entre des gens qui restent ce qu’ils sont et qui parlent vrai. »