Chaque année, lorsque revient le 8 mai ou le 11 novembre, je me fais un devoir de participer si mon emploi du temps le permet, aux commémorations faites pour ceux qui ont laissé leur peau pour la France. Mon patriotisme est assez relatif, même si je crois qu'il est honorable de penser qu'une nation apporte à ceux qui sont ses enfants des valeurs importantes dans le souci du bien commun et du vivre ensemble.
Je crois que je suis là un peu grâce à ceux qui ne sont plus là : c'est vrai de mes ancêtres qui m'ont donné ce qui est l'essentiel : la vie. C'est aussi vrai des autres, ces inconnus qui sont morts un beau matin juste pour défendre des idéaux, ou bien croyants que leur sacrifice servirait la paix et la justice pour les générations futures. Aujourd'hui, ce sont les oubliés de la République. Certes, on honore ces combattants par de jolis défilés et quelques apéritifs sympathiques. Mais où transmet-on la mémoire ? A qui donne-t-on le goût d'honorer ceux qui ont fait la France ? Qui donc parle encore aux jeunes générations de ces jeunes de 20 ans qui auraient voulu vivre, mais qui sont morts, remplis d'idéaux généreux, tournés vers leur pays, vers les autres, ne pensant pas d'abord à leur ventre !
Certains sont morts pour rien, certains sont morts au loin, mais sans les oublier, une fois ou deux l'an, rappelons-nous de leur jeunesse, et croyons que demain ne se construira pas sans hier ! Pour savoir où l'on va, regardons d'où on vient. Le devoir de mémoire est un grand chantier éducatif. Sans nostalgie, aucune, mais avec la certitude que l'histoire est riche d'enseignements et de leçons pour notre temps !