On m’a récemment reproché, en tant que prêtre, de dénoncer davantage l’avortement ou les lois « euthanaziques » que le sort réservé aux migrants, la pédophilie dans l’Eglise, les violences faites aux femmes ou la réalité odieuse que vivent bien des personnes précarisées dans notre pays.
Je ne peux pas faire de tri dans les situations de misère et les réalités actuelles qui abîment l’être humain. Bien des sujets exigent de la conscience chrétienne une véritable indignation et des actes courageux pour agir en faveur de ceux qui sont aujourd’hui des Christ crucifiés dans notre société.
Je suis aussi abasourdi de lire les réactions odieuses de certains « chrétiens » qui déplorent que le pape François puisse prendre la défense des migrants, les mêmes « chrétiens » qui vont avoir un discours intransigeant avec les défenseurs de l’euthanasie ou de l’avortement…
Je l’avoue bien humblement : personnellement, j’ai parfois du mal à trouver une juste attitude envers les SDF, envers les migrants ou envers les délinquants récidivistes. Comment Jésus aurait-il agi dans cette situation ? Une question bien délicate… LA question qu’un chrétien doit se poser devant chacune de ces situations !
Je suis sensible à certaines causes qui sont si peu médiatisées : j’ai une attention et une générosité particulière envers les malades de la lèpre : cette terrible maladie qui handicape tant de personnes, alors que les traitements existent pour soigner et guérir cette odieuse maladie. Je donne mon sang 5 ou 6 fois par an. J’ai été profondément interpellé par le sort des malades psychiatriques en Afrique, délaissés ou enchaînés à un arbre, faute de traitement capable de soulager leur mal.
La détresse humaine, qu’elle concerne les femmes contraintes à l’IVG, les malades en fin de vie, les victimes ou les bourreaux, ou même les étrangers, ne peut pas être hiérarchisée. Chaque drame mérite notre compassion et notre attention. Au nom de Jésus !