Il était une fois, dans un petit village tarnais dénommé Monestiés, une jeune fille qui voulait vivre un Noël autrement. Les lumières, le Père Noël et ses cadeaux, les repas interminables, ça fait partie des habitudes... Mais cette fille là, ne savait pas se contenter de nourritures terrestres. Elle participait bien à tout cela, mais restait toujours sur sa faim… Elle avait faim… Faim d’un autre Noël, faim d’un Noël qui rassasie le cœur et remplit les yeux d’étincelles de lumière.
Mais elle n’avait pas trouvé cette lumière éclatante qui met de la joie dans le cœur pour toute une année. En effet, les années précédentes, sitôt le nouvel an arrivé, le sapin enlevé, les guirlandes rangées, et les cadeaux étrennés, elle retombait dans une vie fade et sans saveur, comme si rien ne s’était passé. Cette année, elle s’était jurée que ça ne se passerait pas ainsi.
Se promenant sur la place de Monestiés, elle vit une maison éclairée avec des petites bougies : elle s’approcha : cette maison n’était pas comme les autres maisons, avec des guirlandes partout. Seulement une bougie sur chaque fenêtre brillait dans la nuit qui tombait. Intriguée par cette décoration presque insignifiante, elle découvrit à côté de chacune des bougies une petit rouleau de papier, comme un message secret. Un peu gênée, mais curieuse, elle ne put résister au désir de lire ce mystérieux parchemin : elle déroula le premier et lut : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ». Etonnée, elle saisit un deuxième rouleau : « Il s’est donné, pour faire de nous son Peuple, un peuple ardent à faire le bien. » En lisant ces mots, elle sentit en elle monter cette ardeur, comme un feu dévorant. Elle s’avança vers la troisième bougie et lut le troisième message déposé sur la fenêtre : « Je viens vous annoncer une Bonne Nouvelle, une grande joie pour tout le peuple... »
A la fois troublée et bouleversée, ces paroles avaient éveillé en elle un désir. Elle se dirigea d’un pas décidé vers la porte de cette maison : elle frappa trois petits coups. Une dame souriante vint lui ouvrir :
- Bonjour, soyez la bienvenue ! Nous vous attendions !
- Vous m’attendiez ? dit-elle toute surprise.
- Oui, pour nous, Noël, c’est la venue d’un Sauveur, c’est la vie de Dieu qui vient dans la vie des hommes. Le Seigneur nous a demandé de le reconnaître dans celui qui vient frapper à notre porte. Installez-vous ! Vous voyez, nous avions prévu un invité de plus.
Toute surprise et émue, la jeune fille entra dans la salle à manger : la famille était réunie, et une place vide avait effectivement été réservée. Ce soir là, cette jeune fille partagea un bon repas, mais plus encore, elle découvrit que la vraie nourriture n’était pas dans les assiettes, mais dans le cœur de ceux qui l’avaient accueillie au nom d’un Sauveur dont elle ne connaissait même pas le nom !
Avant de repartir, heureuse et rayonnante, la jeune fille demanda au papa :
- Vous m’avez parlé d’un Sauveur, mais je ne connais pas son nom. Pouvez-vous me dire qui il est ?
Et l’homme souriant, avec un petit air réjoui, répondit :
- Mais bien sûr ! On l’appelle Emmanuel, mais, ce nom ne sert à rien si on ne découvre pas qu’il est « Dieu avec nous » !