En ces jours qui nous tournent vers la grande fête de Pâques, est-il
meilleur moment pour réfléchir à sa manière de vivre que le carême ? Examiner mes choix, mes aspirations, mes désirs profonds, les sentiments qui m’habitent.
Souvent, on me demande si le célibat n’est pas un lourd fardeau. Je rencontre des couples et des familles dont la vie est marquée par bien des
difficultés. Je ne crois pas que le célibat soit plus facile à vivre que la fidélité dans la relation conjugale et la disponibilité nécessaire à une vie familiale épanouie. Il ne l’est pas moins
non plus. C’est vrai que la solitude est parfois lourde. C’est vrai que le manque affectif est palpable, bien réel, concret. C’est clair que la relation spirituelle, la vie de prière, et même la
disponibilité à l’écoute et à l’accueil de tous que procure le célibat, ne remplacent pas une personne proche, quelqu’un que l’on puisse chérir et prendre dans ses bras comme aucune autre
personne ne peut le faire.
Que dire du célibat, de mon célibat ? Je l’ai d’abord accepté
comme une condition pour être prêtre puisque je me sentais appelé à donner ma vie aux autres, et à travers eux, à Dieu. Aujourd’hui, je le choisis comme un élément fondamental de ma vie de
prêtre. Pour moi, c’est une cohérence profonde de mon sacerdoce que j’affirme dans mon célibat : à chaque messe dire avec Jésus, au nom de Jésus : « Ceci est mon corps livré pour vous » et c’est tout le don de moi-même dans le célibat qui prend sens dans la lumière du Christ qui se donne à chaque
messe. Je donne mon corps et je donne mon cœur. Je donne ma vie… J’essaye de vivre la fidélité à cet engagement.
C’est d’abord aujourd’hui un choix pour dire à ceux qui me
connaissent comme à la face du monde : Dieu est dans ma vie, il est capable de me faire renoncer à une vie affective de prédilection, pour ouvrir mon cœur à toutes les affections
humaines.
Amis, frères et sœurs en Christ, proches ou lointains, votre affection est pour moi le socle de mon
célibat consenti pour que je reste heureux dans mon ministère au service de tous.
Hommes et femmes indifférents à l’amour de Dieu, vous êtes ma raison d’être et de demeurer dans le célibat, au nom de l’Evangile pour que
Dieu soit reconnu et aimé !