euthanazie : la solution au vivre ensemble ?

Depuis 50 ans, on encourage les femmes à avorter plus qu’à assumer leur maternité et à les accompagner pour favoriser les naissances heureuses et une politique familiale ambitieuse. On arrive désormais à l’autre bout de l’existence : on prétend, par compassion, vouloir aider les personnes à fuir la souffrance en leur permettant de choisir librement leur mort. On sait bien que dans ce domaine de la fin de vie, comme dans celui des questions éthiques qui concernent la grossesse, la procréation, la contraception, la question principale n’est pas la volonté individuelle mais un problème économique et des enjeux financiers qui concernent des lobbies pharmaceutiques et occultes, et le développement des structures pour accompagner les malades et les solutions palliatives qui sont possibles mais qui sont onéreuses. L’individualisme exacerbé actuel est un des leviers de toutes les lois sociétales actuelles.

On nous propose aujourd’hui un projet de loi qui va très loin, qui piétine la clause de conscience des soignants, qui s’assoit même sur le consentement objectif du malade et qui fait tomber toutes les objections morales d’une anthropologie et d’une vie en société où donner la mort est présenté comme, un geste de « fraternité ». Bien évidemment, la Loi sera adoptée en limitant certains de ces excès et les parlementaires les moins à l’aise avec cette question diront : « on a évité le pire ! » en présentant la législation approuvée comme « un moindre mal ».

Mais quand on sait que la Loi actuelle permet de soulager les souffrances sans légiférer sur un « droit à mourir » qui concerna toujours des cas très spécifiques : on veut comme depuis la loi du mariage pour tous, instituer et institutionnaliser une règle qui concerne des cas particuliers afin de rendre normatif des spécificités marginales qui deviennent une règle universelle et qui transforment insidieusement le vivre ensemble : un enfant non désiré est un problème ; un couple, une famille, c’est deux personnes qui vivent ensemble et qui veulent des enfants, peu importe sa configuration ; un droit à mourir, une euthanazie  est une solution bien moins chère et plus enviable qu’une souffrance non soignée étant donné le manque de médecins et de lit  dans nos hôpitaux… Et tant pis si  la mémé veut pas mourir, on ne fera que précipiter une issue inéluctable...

Bref, la République française moderne promeut la liberté de l’individu dénuée de toute dimension sociale, l’égalité qui est un relativisme à la mode où tout se vaut, tout est normatif et une fraternité où la compassion consiste à se débarrasser de ce et ceux qui deviennent gênants ou inutiles. Tout est là ! La France a de l’avenir !