J'avais écrit ce texte pour accompagner la famille de Bernadette qui s'est donnée la mort à l'âge de 48 ans.
Le bonheur est fragile parce que l’amour est fragile ! Heureux… Mais à quoi tient notre bonheur ? A la place que nous donnons à l’amour dans nos vies ! Bernadette était fragile, nous sommes tous fragiles. Et cette fragilité nous fait peur, peut parfois nous submerger…
Pourtant, accueillir notre fragilité, c’est un chemin d’humanité ! Et aussi un chemin pour aller vers Dieu : la preuve : même Dieu, avec Jésus venu parmi nous, s’est révélé fragile. Il a accepté cette fragilité. Ce qu’il y a de plus grand dans notre vie se révèle aussi le plus fragile !
Et le message de Jésus, qui parle d’un bonheur pour les pauvres, les affamés, les miséricordieux, les artisans de paix, c’est un message qui nous rappelle sans cesse que le bonheur est ancré dans la fragilité de l’amour ! Et que notre foi en Dieu doit se défaire de tout ce qui peut parfois nous faire croire en un Dieu puissant, Tout-Puissant…
Dieu est fragile parce que l’amour est fragile ! Dieu est amour ! Et c’est dans nos fragilités, dans les fragilités que Bernadette a vécu, peut-être celles qu’elle a caché que nous pouvons espérer : car le Seigneur nous montre la force de son amour dans la faiblesse du nôtre !
Dieu est amour, et notre bonheur est dans l’amour, dans la fragilité consentie et offerte au Seigneur. Lui seul peut changer nos peurs, nos doutes, nos découragements en lumière de vie ! Lui seul peut faire jaillir dans nos épreuves et dans nos doutes la victoire du Ressuscité !
Lui seul peut faire du cri silencieux de Bernadette fuyant sa fragilité une espérance nouvelle pour que notre route à nous puisse se poursuivre.