Préparer et vivre
le sacrement de la Réconciliation
avant le mariage
Le sacrement du pardon est une démarche importante dans la vie d’un chrétien. Elle garde bien souvent dans l’esprit de beaucoup une image négative et poussiéreuse.
A l’occasion de votre mariage, je vous invite à ne pas laisser vos préjugés ou vos souvenirs lointains vous tenir éloignés de cette merveilleuse démarche avec le Seigneur, nécessaire et indispensable pour bien accueillir les fruits du sacrement de mariage que vous allez vous donner dans quelques jours.
DANIEL
« Il y a 15 ans, il m'empoisonnait jour après jour, nuit après nuit. Il était du quartier.
Attiré par les jeunes de notre foyer, ses semblables, il semblait avoir reçu mission de nous rendre, de me rendre, la vie impossible.
C'était un insupportable garnement qui, non content de venir mal faire chez nous aux heures ouvrables, poussait le zèle jusqu'à hurler mon nom avec beaucoup d'insanités, sous ma fenêtre, à une heure du matin quand je commençais à espérer le sommeil.
Daniel faisait partie d'une bande de truands, il buvait, mentait, volait autant et plus que ses comparses.
Aux heures creuses pendant que nous mangions, il envahissait avec sa horde, le reste de la maison, arrachant les fils électriques, cassant les ampoules, bouchant les lavabos et ouvrant tout grand les robinets, enfonçant les portes et couvrant nos murs de graffitis.
On le prenait rarement sur le fait et cela dura deux ou trois ans, qui épuisèrent notre résistance nerveuse. En ce qui me concernait, je m'attendais au jour où je ne pourrais plus me contenir. C'est pourquoi sa disparition du quartier ouvrit pour nos jeunes une ère relativement paradisiaque.
Nous étions délivrés de Daniel et des siens. Je l'oubliais un peu. Si bien qu'un long temps s'écoula.
Puis tout à coup, un beau matin, une lettre :
Père,
Mon nom ne vous dira sans doute plus rien et, au fond, j'aimerais mieux. Pourtant de mon coté, je pense beaucoup à vous.
Très longtemps, j'ai hésité à vous écrire. Très longtemps.
J'ai déchiré plusieurs tentatives. Cette fois, je vais l'envoyer, il le faut.
Je voudrais tant que vous me pardonniez, si entre temps vous n'êtes pas mort. Oh non c'est impossible que vous soyez mort et qu'ainsi je ne puisse plus savoir si vous me pardonnez ou non.
Comprenez-moi, il faut que je le sache, je serais trop malheureux sans ça.
Surtout que j'ai le temps, moi, de penser à vous et de regretter amèrement ces années idiotes ou je vous ai empoisonné pour le plaisir ! Mais qu'avais-je donc dans la tête et dans le cœur ? Et pas une seule fois vous n'avez téléphoné à la police...
Père, oh Père, je vous en supplie, dites-moi que vous ne m'en voulez plus. Et sivous m'en voulez encore, dites-le moi quand même je vous comprendrai maintenant.
Je vous ai dit que j'avais le temps de penser à vous, savez-vous pourquoi?
Je suis en prison depuis quatorze années et j'en ai encore pour six ans.
Mais sûrement vous l'aviez appris : vous avez du respirer, non ? Vous avez du penser que vous étiez enfin débarrassé de cette saleté de Daniel que j'étais, non ?
Jurez-moi de me dire si c'est ça, ou non, que vous avez pensé, en apprenant que j'avais pris vingt ans de taule ?
Bien sûr il m'en reste à tirer beaucoup moins que j'en ai fait. Mais je ne suis plus certain du tout, en ces temps-ci, de tenir jusqu'au bout.
Vous retrouvez maintenant qui je suis : ce sale petit voisin de Daniel !
C'est pourtant bien moi, Daniel, le même, bien que profondément changé, qui reprend contact avec vous aujourd'hui.
Si vous me répondez que vous m'avez pardonné je vous promets de vous écrire et de vous raconter ce qui s'est passé, il y a sept mois, dans une cellule de la prison, et comment j'ai été radicalement transformé. Pas avant de savoir si j'ai votre pardon sans réserve.
D'ici votre réponse, ce que je peux vous dire, moi, sans réserve, et tant pis si ça vous fâche... C'est que je vous aime au maximum.
Et je n’ai personne d'autre à aimer. Alors j'y mets tout le paquet.
(D'après Maurice Gounon Numéros anonymes volume 5 pages 83-85)
Qu’est-ce que le sacrement de Réconciliation ?
Souvent appelé « confession », cette démarche s’inscrit dans un désir de fidélité à Dieu et aux autres. Elle s’inscrit donc dans la ligne de l’engagement du mariage.
Célébrer le sacrement de Réconciliation, c’est :
- croire que Dieu m’accueille, m’écoute, m’éclaire, le pardonne, guérit mes blessures, et me donne u cœur nouveau.
- Etre VRAI afin de préparer mon avenir d’enfant de Dieu et de fils ou fille de l’Eglise. J’accepte le dialogue avec un prêtre pour chercher les causes profondes de mes actions ou des omissions.
- Me demander quelle responsabilité, quelle MISSION est la mienne, avec mon conjoint, au milieu des autres, dans l’Eglise et dans le monde d’aujourd’hui.
Comment faire ?
- C’est l’Esprit- saint qui va conduire notre démarche. Venir simplement à la rencontre du prêtre comme en venant à la rencontre du Père.
- Je me marque du signe de la croix : mes pensées, mon affectivité et mes actions sont données au Dieu Père Fils et Esprit-Saint.
- Une prière silencieuse ou avec le « je confesse » ou le « je vous salue Marie» pour entrer dans la démarche peut aider.
- Le prêtre est le signe que Dieu me donne pour manifester et exprimer son pardon. Il est aussi le signe de la communauté chrétienne que mon péché éloigne de Dieu.
- Il est surtout important de vivre la démarche dans une confiance en Dieu et en, l’Eglise et d’exprimer au prêtre ce qui me paraît le plus lourd, le plus grave, le plus paralysant dans le cœur.
- La confession est couverte par le secret absolu. Le prêtre ne vient pas juger, mais soutenir et accompagner la conversion que le pécheur veut accomplir en plaçant sa vie sous le regard de Dieu.
- Au fond du cœur, ou oralement (ACTE DE CONTRITION), j’exprime le regret des fautes commises et je demande à Dieu de me soutenir de sa grâce pour aller au-delà et dépasser mes limites.
- Après un dialogue et une invitation du prêtre pour avancer sur un chemin d’amour renouvelé, le prêtre, en imposant la main, donne le pardon de Dieu en disant l’ABSOLUTION.
- Je repars dans la paix du Seigneur en cherchant bien concrètement comment vivre la grâce que Dieu m’offre pour repartir et changer de vie.